samedi 31 janvier 2009

Blog-note grammatical 3: La grammaire de Port-Royal (XVIIe siècle)

Source de l'image: tp://www.chass.utoronto.ca/epc/langueXIX/proyal/proyal_titre.jpg

Les auteurs de la Grammaire générale et raisonnée (de Port-Royal) sont Antoine Arnauld (1612 à 1694) et Claude Lancelot (1615 à 1695). Ils sont tous deux originaires de Paris. Antoine Arnauld était à la base un théologien, philosophe et mathématicien, tandis que Claude Lancelot était davantage un grammairien. Ce dernier, en plus d’être le principal auteur de la Grammaire générale et raisonnée (1667), a écris d’autres ouvrages sur la langue, notamment Nouvelle méthode pour apprendre la langue latine (1644), et Nouvelle méthode pour apprendre la langue grecque (1655). Antoine Arnauld et Claude Lancelot ont tous les deux participé aux Petites écoles de Port-Royal, un système d’enseignement regroupant l’élite intellectuelle française du XVIIième siècle.
La première partie de la Grammaire générale et raisonnée est consacrée à la phonétique. Les auteurs ont émis une théorie phonétique sur la correspondance des voyelles et des consonnes entre le latin, le grec et l’hébraïque. Ils se sont également attardés à la prosodie (syllabe) et à l’accentuation.
Caractère évolutif de la langue : malgré le fait que le français du XVIIième siècle et le français moderne soient différents, certaines règles grammaticales sont pratiquement les mêmes que dans une grammaire moderne comme la Grammaire méthodique du français de Riegel : participes passés, prépositions, articles, ….
Certaines règles, quant à elles, sont totalement différentes : les cas (vocatif, nominatif, accusatif…), deux classes de nom : noms substantifs et noms adjectifs. La grammaire de Port-Royal consacre beaucoup d’importance à la philosophie. Les auteurs font beaucoup de rapprochements entre la langue en expliquant la théorie des géomètres, le sophisme, la métaphysique, la raison. Ils rattachent les mots aux concepts d’idées, de choses.
Examen de quelques règles : 1- Infinitif : c’est une inflexion au verbe qui ne reçoit point de nombre «ny» de performence. (estre, aimer, …). Quelquefois, l’infinitif retient l’affirmation, comme quand je dis «je veux boire, je veux manger....» 2- Les auxiliaires : les auxiliaires être et avoir sont communs à toutes les langues. L’auxiliaire être sert à former les passifs. Il y a plusieurs formes irrégulières des auxiliaires du verbe «être» (je fuis aimé, j’estois aimé) et «avoir» (j’ay eu, j’auois eu).
Lien vers la grammaire en ligne:

mardi 27 janvier 2009

Les liaisons du français

Voici un tableau résumant les liaisons obligatoires, facultatives et abusives du français. Cliquez sur l'image pour l'aggrandir.
Source: RIEGEL, Martin et AUTRES. Grammaire méthodique du français, Presses de l’Université de France, 1994, page 55.

Blog-note grammatical 2

Qu'est-ce qu'une grammaire ouverte?
«En grammaire comme ailleurs, les analyses ne sont jamais achevées ni les réponses définitives. Au contraire, l’histoire récente de la linguistique montre que le savoir grammatical reste en perpétuelle construction, sujet à révisions et toujours ouvert sur de nouveaux horizons.» Cette citation tirée de la Grammaire méthodique du français1 de Riegel explique le sens du terme «grammaire ouverte», qui signifie que la grammaire d’une langue ne tend pas à fixer la langue, mais qu’au contraire, elle s’adapte à cette dernière, qui est en perpétuelle évolution. Comme les langues évoluent de façon naturelle, suite à des changements phonétiques ou à de nouveaux besoins terminologiques, par exemple, les grammairiens doivent étudier les nouvelles structures de la langue et proposer aux locuteurs des règles qui régissent ces nouvelles structures. Le meilleur exemple d’une grammaire ouverte serait de comparer celle du latin et celle du français moderne, si on remonte à près de deux mille ans, ou encore, celle de l’ancien français et celle du français moderne, si on remonte à plus de mille ans. On peut sans contredit constater, grâce à l’étymologie, qu’il s’agit de la même langue, mais il va sans dire que leur grammaire respective a grandement évolué (exemple : utilisation des cas en latin et en ancien français plutôt que l’utilisation du sujet, du verbe et du complément en français moderne). Bref, les grammaires n’ont pas le choix de s’adapter aux évolutions naturelles de la langue si elles veulent demeurer actuelles et utilisables. Cela dit, comme on remarque actuellement des structures grammaticales en français québécois bien différentes du français européen, il est possible que, dans quelques années, la grammaire du français québécois devienne la grammaire d’une nouvelle langue à part entière, au même tire que le latin est devenu le français.