samedi 14 février 2009

Les noms à double genre

En français, certains mots sont à la fois féminin et masculin.
1- Le mot «Amour» est aujourd’hui généralement masculin, bien qu'il ait été surtout féminin en ancien français. Dans certains contextes poétiques, il peut demeurer féminin lorsqu'il est employé au pluriel.
Exemple: Dans ce vers de Valéry : Pour désaltérer cette amour curieuse.
2- Le mot «gens» possède lui aussi les deux genres. Lorsqu’un adjectif épithète précède immédiatement le mot «gens», on l’accorde au féminin si la forme féminine de cet adjectif diffère de sa forme masculine. Toutefois, si l’adjectif qui précède directement gens a une forme identique aux deux genres, il est masculin. Les adjectifs placés après «gens», quelles que soient leur forme et leur fonction, sont au masculin. Il en est de même des pronoms associés à «gens».
Exemples :
- Victor discute avec les bonnes gens de la paroisse.
- Les petites gens de ce quartier travaillent très dur pour vivre.
- Tous ces braves gens font de leur mieux. (et non Toutes ces braves gens)
- Quels honnêtes gens que les membres de cette famille! (et non Quelles honnêtes gens)
Quand tous et quels précèdent gens, ceux-ci sont habituellement masculins, à moins qu’un adjectif épithète féminin s’intercale entre l’un d’eux et gens.
Exemples :
- Tous ces gens pensent venir à la fête?
- Quels braves gens extraordinaires!
- Toutes ces bonnes gens ont demandé à se faire servir rapidement.
- Quelles petites gens misérables!
Cette capsule a été rédigée à partir de deux articles de la Banque de dépannage linguistique (BDLP), de l'Office québécois de la langue française (OQLF), disponibles à l'adresse suivante: http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=1&Th_id=190&niveau=

jeudi 12 février 2009

Blog-note grammatical 4

Résumé de l'article de Suzanne G. Chartrand
«Enseigner la grammaire autrement»

Dans cet article publié dans la revue Québec français, Suzanne Chartrand propose une toute nouvelle démarche afin d’enseigner la grammaire aux jeunes de niveau scolaire en intégrant toutes les dimensions de la langue (lexicale, textuelle, discursive, pragmatique et stylistique) afin de s’assurer que les règles de construction des phrases et des textes ainsi que les règles typographiques et orthographiques qu’on leur enseigne sont bel et bien appliquées par les jeunes lors de la lecture et de l’écriture.

Connaissance et maîtrise des règles
Tout d’abord, Suzanne Chartrand croit que les règles enseignées aux enfants les amènent à adopter une méthode de correction beaucoup trop mécanique. Prenons par exemple la règle la plus élémentaire en grammaire française : l’accord du verbe avec le sujet. Pour être capable d’accorder correctement les verbes, l’élève doit être capable non seulement de les repérer dans un texte, mais aussi de différencier les infinitifs, les participes, etc. Pour ce faire, il ne doit pas que connaître les règles générales d’accord des verbes dans des phrases ayant une structure syntaxique simple, mais il doit également être capable d’effectuer l’accord de façon correcte dans divers contextes linguistique. Par ailleurs, le fait de poser la question «Qui est-ce qui?» pour trouver le sujet d’une phrase, est certes efficace dans la plupart des cas, mais ce n’est pas une règle infaillible. Dans certaines phrases construites sur un mode impersonnel, par exemple, cette règle est très ambiguë. Il serait donc primordial d’apprendre aux élèves que la façon de traiter les règles grammaticales qui est enseignée actuellement en classe a des limites, et surtout, leur enseigner d’autres procédés leur permettant de développer des mécanismes très simples, comme trouver le sujet de la phrase et accorder correctement le verbe avec le sujet.

La langue, plus qu'un outil de communication
Dans un autre ordre d’idées, Suzanne Chartrand suggère que la façon d’enseigner la grammaire au Québec devrait introduire les principes de la démarche active de découverte, préconisée en Suisse depuis plus de vingt ans. Cette démarche consiste à amener les élèves à développer un esprit de recherche et d’interrogation sur la langue en leur faisant observer différents phénomènes linguistiques issus de leur propre compétence langagière et en leur laissant le loisir d’expliquer eux-mêmes ces phénomènes.

Une démarche en plusieurs étapes
Les élèves seraient donc appelés, dans un premier temps, à observer un phénomène langagier à partir d’un corpus de textes ou de phrases, puis à faire des manipulations linguistiques (substitution, permutation, addition, etc.). Ensuite, ils formuleraient des hypothèses qui seraient par la suite vérifiées à l’aide d’un corpus plus grand et qui, finalement, pourraient éventuellement devenir des règles. Ce n’est que par la suite qu’ils seraient appelés à consulter les ouvrages de référence (et ainsi à réaliser la divergence entre les ouvrages, donc les différentes descriptions linguistiques possibles). Finalement, les élèves seraient capables d’appliquer les connaissances apprises lors d’expérimentations concrètes dans des exercices de production et de compréhension de textes.

Une démarche féconde à bien des égards
Cette démarche active de découverte amènerait l’étudiant à être actif tout au long de son apprentissage et à développer des méthodes d’observation et de manipulation qui lui seraient utiles dans d’autres domaines.

Des conditions pour mener cette démarche
Pour que la démarche active de découverte soit un processus d’apprentissage efficace, il faudra tout d’abord que le lien soit très clair pour l’élève entre le phénomène de langue qu’il étudie et sa réalisation dans les textes qu’il sera amené à produire ou à lire. De plus, le métalangage utilisé lors de l’expériementation faite par l’élève et celui utilisé pour parler des règles grammaticales devra être revu afin d’être plus limité et le moins ambigu possible afin de faciliter la compréhension des élèves. Finalement, les professeurs devront s’assurer de laisser aux élèves tout le temps nécessaire dont ils ont besoin pour aller plus loin dans leurs observations, trouver des contre-exemples, etc.

Les limites de cette démarche
Bien entendu, pour imposer la démarche active de découverte proposée par Suzanne Chartrand dans le système scolaire actuel, il faudra que les enseignants et les responsables de l’enseignement du français y consacrent beaucoup de temps. Toutefois, si elle est réellement efficace, elle fera finalement sauver beaucoup de temps puisque les enseignants n’auront plus besoin de passer des heures à enseigner en vain des règles grammaticales. Bref, mener à terme cette démarche semble être une très bonne solution pour développer le sens d’observation et l’intuition des élèves face à la langue, mais elle devra impliquer un changement d’attitude et une énorme rigueur de la part des enseignants.

mardi 10 février 2009

La majuscule

Nous avons comparé la façon de traiter une règle grammaticale donné (l'emploi de la majuscule)dans deux grammaires: La grammaire méthodique du français de Riegel et la grammaire du Mutlidictionnaire de la langue française de Marie-Éva De Villers.
La grammaire méthodique du français (Riegel)
-Sujet traité en texte (difficile de trouver la règle qui nous intéresse, même avec l'index).
-Peu d'exemple pour faciliter la compréhension.
-Distinction entre majuscule et capitale (imprécise!)
-Rôle syntaxique ou démarcatif de la majuscule (début de phrase, après un point / poésie: début de vers).
-Rôle distinctif (noms de peuples, de pays, etc.)
-Majuscule pour sujets / mots importants.
Le Multidictionnaire de la langue française (Marie-Éva De Villers)
-Présentée sous diverses catégories: pour signaler les noms propres, pour signaler le début d'une phrase, emploi de la minuscule).
-Dans ces catégories, il y a des sous-catégories se définissant comme les règles (exemple: le nom de Dieu, les noms de peuples, etc.)
-Exemples clairs et simples pour bien appuyer les règles.
-On peut parler d'une liste résumant le sujet d'une manière simple à comprendre.
-Facile à consulter, très visuel (aucun long texte ou paragraphe).
En somme, la grammaire de Marie-Éva De Villers est beaucoup plus pratique pour un usage rapide et est appropriée pour tous les publics. Sa lecture est simple et claire. Il y a beaucoup d'exemple. Pour ce qui est de celle de Riegel, il faut s'armer d'un peu plus de patience puisqu'il n'y a pas beaucoup d'exemple et la façon d'expliquer la règle est un peu plus détaillée et poussée, ce qui la rend plus compliquée.
Voici la règle qui régit l'emploi des majuscule en Français:
* Les accents, ainsi que la cédille, se mettent aussi aux majuscules.
1 - Substantifs Les substantifs désignant des noms propres s'écrivent avec une majuscule, mais les adjectifs correspondants n'en prennent pas : - la France, le peuple français...
2 -Points cardinaux Les points cardinaux s'écrivent sans majuscule :
- la France est à l'ouest de l'Europe...
Ils ne prennent une majuscule que pour désigner les pays situés dans leur direction :
- passer ses vacances dans le Midi...
3 -Noms de jours, de mois, de saisons
Ils s'écrivent toujours sans majuscule. Les noms de jours prennent un s au pluriel :
- en vente les jeudis et samedis... mais : en vente les jeudi et samedi de chaque semaine...
4- Noms de rues
Les noms de rues prennent une majuscule :
- la place Blanche, la rue Nationale...
Les noms composés s'écrivent avec des traits d'union :
- la rue Joliot-Curie...
5- Nom d'Etats, de lieux géographiques
Les noms composant un tout ou une unité administrative (pays, région ou département) s'écrivent avec des majuscules et des traits d'union :
- les Etats-Unis, la Grande-Bretagne...
- la Haute-Saône, le Lot-et-Garonne
Dans les désignations géographiques, le nom propre seul prend la majuscule (même s'il s'agit d'un adjectif) :
- la mer du Nord, le mont Blanc...
mais : le massif du Mont-Blanc.
6- Saint
Devant le nom du personnage qu'il qualifie, le mot saint s'écrit sans majuscule et sans trait d'union :
- la 2e croisade fut prêchée par saint Bernard...
Ce mot s'écrit avec une majuscule et se joint au nom qui le suit par un trait d'union quand on veut désigner la fête, la localité, la rue qui porte le nom du saint :
- la Saint-Jean, la rue Saint-Vincent...
7- Notre-Dame
Notre-Dame, nom de la Sainte Vierge, d'une église qui lui est consacrée, ou d'un lieu, s'écrit avec deux majuscules et un trait d'union. Si pour une église le complément est autre que la désignation du lieu où elle se trouve, on lie les divers éléments par des traits d'union :
- Notre-Dame de Paris
- Notre-Dame-de-la-Garde, Notre-Dame-de-Lorette...
8- Titres d'ouvrages
Dans les titres simples d'ouvrages, c'est généralement le premier mot autre que l'article qui sert à classer ; pour cette raison il prend une majuscule :
- les Rois maudits...
Si ce premier mot est un adjectif précédant un nom, les deux prennent une majuscule :
- les Verts Pâturages...
Si le premier élément du titre est un mot autre qu'un article défini, c'est ce mot qui prend la majuscule :
- Autant en emporte le vent...
9- Noms déposés
Les noms déposés prennent une majuscule et la marque du pluriel :
- une Durit, des Durits
- un Silentbloc, des Silentblocs
- du Tergal, des Tergals
- du Nylon...
Exercice fait en classe par: Karoline Lavoie, Sabrina Tremblay et Jean-Philippe Demers

La réforme de l'orthographe

Qu'est-ce que le vadémécum de l'orthographe recommandée au Québec?

- Français comme langue ayant encore une des orthographes les plus difficiles du monde.

- Évolution du français sous forme de rectifications de l’orthographe.

- Modifications proposées non imposées, mais officiellement recommandées.

- Modifications touchant 2000 mots (environ).

- Ancienne orthographe toujours admise.

- Simplification de l’orthographe.

- Plusieurs années de transition seront nécessaires pour qu’elle soit employée de tous.

MODIFICATIONS du petit guide (http://www.orthographe-recommandee.info/) :

- Les numéraux composés sont tous reliés d’un trait d’union (ex. vingt-et-un).

- Les noms composés du type verbe+nom ou préposition+nom prendront un « s » à la fin lorsqu’ils seront au pluriel (ex. un compte-goutte, des compte-gouttes).

- On emploie l’accent grave plutôt que l’accent aigu dans certains mots, au futur et au conditionnel pour certains verbes (ex. évènement, je cèderai).

- Il n'y a plus d’accent circonflexe sur le « i » et le « u », sauf pour certains cas (ex. cout).

- Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en « ment » suivent les verbes correspondants (exceptions : appeler, jeter et leurs composés, interpeler). (ex. j’amoncèle).

- Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français (ex. des matchs).

- la soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier (contre, entre, infra, intra, ultra, extra, hydro, socio et certains emprunts (ex. entretemps).

- Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple (ex. frisoter).

- Le tréma est déplacé sur la lettre « u » prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots (ex. aiguë vs. aigüe).

- Comme celui de « faire », le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif est invariable (ex. elle s’est laissé maigrir).

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Pour ou contre cette nouvelle réforme de l'orthographe? Il va sans dire que de telles modifications au sein de notre langue apportent un grand lot d'opinons. Les gens pour cette réforme parleront d'une simplification de l'orthographe nécessaire, d'une évolution normale de la langue et de la suppression d'une certaine fracture sociale, par exemple. Alors que chez les gens contre cette réforme, on peut parler d'un appauvrissement de la langue, de l'incertitude quant à la réussite de cette réforme, d'un fossé créé entre deux générations et autres. Ce débat nous pousse à réfléchir. Il n'est pas ici question de gagner la bataille, mais plutôt d'arriver à un consensus qui serait accepté de tous pour donner une réforme solide qui s'assume.

Exercice fait en cours par: Sabrina Tremblay, Karoline Lavoie et Jean-Philippe Demers